Historique de la rue Berryer – Première partie
« Une Maison d’art »
En 1882, s’achevait la construction de l’Hôtel Salomon de Rothschild, demeure de la baronne Adèle de Rothschild (1843 – 1922), épouse du baron Salomon de Rothschild (1835 – 1864), grand collectionneur de livres, d’objets décoratifs et de photographie. Adèle de Rothschild, elle aussi, possédait une importante collection d’œuvres d’art et de livres.
Au XVIIIème siècle, l’hôtel particulier abritait déjà les collections du couple. Entreposées dans un cabinet de curiosités, des pièces de mobilier de la Renaissance ainsi que des collections de porcelaines et d’art oriental témoignaient de l’appétence de la famille de Rothschild pour l’art.
A sa mort en 1922, Adèle de Rothschild légua l’hôtel à l’Etat en exprimant le vœu que ce dernier devienne une « Maison d’art », accueillant toute à la fois des expositions, des réunions d’artistes, des fêtes et des ventes de charité au profit des artistes.
Ce contexte historique permet le développement d’une série d’initiatives dont vous êtes les témoins aujourd’hui.
Nombre d’entre vous partage des souvenirs rattachés à une coopérative d’artistes.
Une coopérative d’artiste.
Fondée en 1946, au 11 rue Berryer, elle a été créée dans un élan de solidarité, perpétuant ainsi l’esprit du legs d’Adèle de Rothschild.
Cette coopérative avait pour objectif d’aider les artistes à se fournir à moindre coût en matériel de peinture.
V.Clouët des Pesruches témoigne : « On y était toujours bien accueilli, bien sûr les prix [étaient] avantageux, on se sentait chez nous […] ». Elle se souvient également du lieu qu’elle décrit comme « très peu commercial, plutôt une réserve », un local situé à gauche à l’entrée de la cour qui « sentait bon les fournitures pour peintre ».
Les artistes pouvaient y acheter de la peinture, du papier, des châssis, des toiles… ce que souligne A. Innocenzi-Felzines : « Je venais acheter mes couleurs entre 1957 et 1958 ».
Fermée en 1997, le lieu avait très bonne réputation auprès des artistes comme le rapporte A. Lemonnier : « La coopérative était très fréquentée. Je venais toutes les semaines, le matériel était de grande qualité et le personnel compétent et cordial ».
Un lieu solidaire pour et par les artistes
Pendant 51 ans, la coopérative d’artistes a incarné une démarche solidaire pour et par les artistes. Vous avez tous évoqué, à travers vos témoignages et vos souvenirs, un lieu solidaire et d’entraide.
Vous avez également souligné l’empreinte positive laissée par la coopérative dans la vie des artistes qui l’ont connue et l’importance de ce type d’actions, hier comme aujourd’hui.
Nous développerons prochainement plusieurs autres volets de l’histoire de l’Hôtel Salomon de Rothschild et du lien fort entretenu avec les artiste.
Carte de visite de la coopérative d’artistes
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