Historique de la Rue Berryer – Quatrième partie
L’Institution et le 11 rue Berryer
L’hôtel Salomon de Rothschild a accueilli de nombreuses institutions culturelles et artistiques au fil des années, la Bibliothèque d’art et d’archéologie en est un bon exemple.
la Bibliothèque d’art et d’archéologie
Fondée en 1908 par le couturier Jacques Doucet (1853-1929), la Bibliothèque d’art et d’archéologie est née d’un constat fait par ce dernier – l’absence en France d’une grande bibliothèque spécialisée pour les chercheurs en histoire de l’art et en archéologie.
Dès la fin du XIX siècle, Jacques Doucet rassembla une documentation d’une ampleur considérable et c’est ainsi que la Bibliothèque d’art et d’archéologie vit le jour à partir de cette collection.
A ses débuts, cette dernière était installée dans six appartements rue Spontini dans le XVIème arrondissement de Paris. L’établissement ouvert au public renfermait des publications internationales contemporaines de référence, de nombreuses sources telles que des archives, manuscrits, lettres autographes, livres anciens, catalogues de vente ; ainsi qu’une importante quantité de documentation photographique.
En 1917, Jacques Doucet fit don de la bibliothèque à l’université de Paris. La Bibliothèque d’art et d’archéologie fut transférée en 1924 au 11 rue Berryer et inaugurée par Gaston Doumergue (1863-1937), président de la République à cette époque.
Pendant plus de dix ans la Bibliothèque d’art et d’archéologie demeura à l’hôtel Salomon de Rothschild avant d’être de nouveau transférée rue Michelet en 1936.
Aujourd’hui, la Bibliothèque d’art et d’archéologie est rattachée à l’Institut National d’Histoire de l’Art, dans les locaux de l’Institut d’Art et d’Archéologie.
D’autres grandes institutions ont résidé à l’Hôtel Salomon de Rothschild dont le Centre national de la photographie.
Aujourd’hui, plus connu sous le nom du Musée du Jeu de Paume, le CNP a lui aussi demeuré pendant 11 ans dans l’hôtel particulier parisien.
Le Centre national de la photographie
Créer en 1982, à l’initiative de Jack Lang, Ministre de la Culture et de la Communication, le CNP dote la France d’un lieu d’exposition exclusivement dédié à la photographie. Le Centre national de la photographie était une association de droit privé, à but non lucratif, régie par la loi de 1901. Il résidait alors au 27, avenue de l’Opéra à Paris avant d’être déplacé avenue Gobelins dans le XIIIème arrondissement.
Dès sa création, le CNP fut placé sous la tutelle de la délégation aux Arts plastiques du ministère de la Culture et avait entre autres pour missions la promotion de la création graphique dans les médias, l’attribution de bourses à de jeunes artistes et l’organisation d’expositions.
En 1983, sous la direction de Robert Delpire, le Centre national de la photographie réalise sa première exposition, la « Biennale Moins Trente » : un concours ouvert à tous les photographes âgés de moins de trente ans résidents en France. Les lauréats bénéficiaient d’une bourse et d’une exposition de leurs œuvres par le CNP. L’événement fût un tel succès que, sept biennales furent organisées entre 1983 et 1996.
Depuis sa création, le Centre national de la photographie a programmé 391 expositions. Grâce à sa notoriété, les expositions du CNP ont pu voyager sur tout le territoire français, ainsi qu’en Europe et dans le reste du monde.
Après avoir été transféré au Palais de Tokyo en 1984, le Centre national de la photographie s’est installé au 11 rue Berryer à la fin de l’année 1993. L’hôtel a alors accueilli des expositions jusqu’en 2004.
La même année, Le Centre national de la photographie, la Galerie du Jeu de Paume et le Patrimoine photographique fusionnent pour donner naissance au Jeu de Paume.
A travers cet article, l’hôtel nous dévoile encore l’une de ces multiples facettes et de la symbolique qu’il a incarné et qu’il continue d’incarner pour les artistes.
L’Hôtel Salamon de Rothschild a tenu plusieurs rôles au cours son histoire. D’abord, résidence de l’artiste, Adèle de Rothschild, à l’origine du legs de l’hôtel, puis haut lieu d’expositions et d’événements en faveur des artistes mais également demeure de grandes institutions culturelles et artistiques. Il existe bel et bien un lien intrinsèque entre le 11 rue Berryer et l’art.
Photo : Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, Collections Jacques Doucet, Archives 97, carton 3, pièce 31
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