Hommages et vente aux enchères des œuvres de Cristina Marques

Cristina Marques, artiste plasticienne, a été une figure marquante du syndicat Solidarité Maison des Artistes comme membre du Conseil et du Bureau et une adhérente fidèle et engagée de l’association La Maison des Artistes.

« Personnalité pugnace et accrocheuse, artiste inventive et imaginative » selon ses ami·e·s du syndicat, Cristina Marques est décédée le 26 août dernier.
Afin de lui rendre hommage et de rendre hommage à son travail, une vente aux enchères sera organisée le 9 février 2023 par Laure Matarassa, amie de Cristina et galeriste à Nice.

Vous pouvez découvrir le travail de Cristina Marques sur son site internet : https://cristinamarques.eu/

>> Vous pouvez également retrouver les œuvres de Cristina Marques exposées lors d’un hommage au salon Art Capital du 15 au 19 février 2023 au Grand Palais Ephémère à Paris.

>> Une exposition-hommage a également été organisée en novembre au Salon 2022 de l’Association Arts 19, où elle a été l’invitée d’honneur.

Voici quelques hommages de ses camarades du syndicat Solidarité Maison des Artistes :

« Sculptrice de la transparence et de la lumière, à l’inspiration abstraite ou figurative, sensible et humaniste, Cristina Marquès a construit au fil de ses rencontres professionnelles notamment avec Nino Bavari et de ses recherches artistiques et techniques sur la colorisation, la superposition, le pliage et l’empreinte, une création originale basée sur un travail remarquable et remarqué du plexiglas. Dévouée corps et âme à cette matière utilisée depuis les années 1920 par le design, elle en a transcendé la notion utilitaire pour partager ses aspirations et la sublimer. Si ma mémoire me diffuse le souvenir intact de ses créations, comme The Melting of Glaciers, Totem Ice Rainbow ou Coral Reefs et bien d’autres, je garde aussi de Cristina l’image d’une femme rayon de soleil à la chevelure flamboyante, passionnée et engagée qui surmontait et avait surmonté les épreuves de la vie avec ténacité et résilience. Je garde en moi nos échanges, accompagnés d’un « caffè ristretto », sur nos projets respectifs, la diversité de la création artistique, nos engagements communs pour la cause des artistes-auteurs et autrices, et sur nos vécus.. passés, présents et futurs. Parcelles infinies de son imagination et de sa personnalité, Cristina nous laisse désormais seul.e.s face à ses œuvres. Puissent-elles, avec le temps, cicatriser ce vide que sa mort nous a imposé et faire vivre en nous, le souvenir d’une femme-artiste investie qui souhaitait ré-enchanter le Monde. »
Jean-Marc Bourgeois

« Talentueuse au combien, ses cristallines, transparentes et hautes en couleurs créations prolongent l’élan vital puissant dont Cristina Marquès dotée, et qui font qu’elle continue d’être là, son ludisme et sa gravité mêlés. Les œuvres des grands et grandes sont intemporelles, et elles sont surtout une inscription de leur auteur, autrice, dans le grand livre du temps qui s’écoule inlassablement, parfois comme indifférent, ce que nous ne pouvons être devant les créations de Cristina.
Par les regards d’aujourd’hui et à venir, les créations de Cristina vont continuer de vibrer, véritables ondes lumineuses. Félicité à ceux qui vont vivre dans leur éclat et leur proximité. »
Laurence Duc – Secrétaire Générale Adjointe du SMdA-CFDT.

« J’ai connu Cristina, il y a au moins 25 ans sur des foires comme Mougins. C’étaient nos débuts en sculpture ! Puis sont venues les expos à St Raphaël, Villefranche sur Mer, St Tropez.
J’ai plaisir à m’en souvenir.
C’est à cette période que Cristina m’a parlé de sa maladie.
Puis Paris… et le SMdA. J’avais presque oublié cette maladie qui a eu raison d’elle.
Son départ a été si soudain que ça me fait encore mal !
Mes pensées voyagent vers cette fille déterminée, pleine de courage et de talent. »
Maria Catuogno

« En juillet dernier nous parlions au téléphone de l’avenir du syndicat. Cristina participait à une exposition de sculptures dans un beau jardin à Vaison-la-Romaine.
A l’heure de la sieste elle profitait de la beauté du lieu, allongée sur un sofa sous les pins. Comment imaginer que c’était la dernière fois que nous nous parlions ?
Elle était fatiguée mais restait discrète à propos de sa santé. Malgré un printemps chargé en expositions, elle s’apprêtait à prendre des responsabilités laissées vacantes après le départ de Jean-Marc Bourgeois.
Nous avons travaillé ensemble cinq à six ans au bureau du syndicat SMdA. Cristina était opiniâtre, travailleuse, déterminée. Elle était présente, vivante, réactive.
Sa boule de cheveux orange en disait long sur sa détermination à vivre de manière haute et flamboyante.
J’ai suivi ses expositions quand elles avaient lieu dans la région parisienne et j’ai pu me faire une idée de son courage.
Elle prenait tout, sans juger. Elle y croyait, même si les conditions d’exposition n’étaient pas toujours ce qu’elle aurait souhaité.
Elle soutenait son travail avec une détermination admirable. Elle pensait qu’un artiste doit se coltiner la matière, même si c’est difficile. En cela je partageais ses convictions.
La technique du verre artificiel est un métier physique. Plier les plaques à chaud demande une force exceptionnelle.
Les pièces sont lourdes. Les transporter, avec leurs socles le plus souvent, était bien au-delà de ce qu’elle pouvait assumer seule.
La succession de ses expositions au printemps 2022 relevait du tour de force.

Je ne pense pas qu’elle se soit usée à poursuivre ainsi un idéal au-dessus de ce que sont les choses en définitive.
En poussant ainsi le bouchon jusqu’au bout, peut-être s’est-elle désespérée de découvrir que les artistes sont seulement des funambules qui marchent sur le fil de leur rêve… »
Martine Salzmann

« Egalité femmes/hommes, transition écologique…, Christina était disponible par ses témoignages à construire la pensée CFDT. Ses travaux dans nos collectifs, son engagement resteront un exemple. »
Nicolas-Guy Florenne – F3C CFDT

« Cristina, trop tôt disparue, a su maîtriser un matériau ingrat, ce « verre artificiel » si mal compris, si mal-aimé même en notre siècle « innovant ». Sa joie de vivre, sa pugnacité nous fait désormais défaut.
Aura-t-elle trouvé le repos ? Je me plais à le penser. »
Charles Pasino