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La Maison des Artistes publie le Livre Blanc de la Convention européenne des arts visuels.

Commission Relations Européennes & Internationales

La Maison des Artistes publie le Livre Blanc de la Convention européenne des arts visuels.

Cette Convention, qui s’est tenue les 15 et 16 décembre 2008 au Centre Pompidou, a réuni les représentants des associations européennes d’artistes des arts visuels pour dresser un état des lieux de la situation des artistes des arts visuels en Europe et débattre des questions professionnelles.

Aujourd’hui, le Livre Blanc de la Convention européenne des arts visuels constitue une véritable force de revendication commune auprès des instances nationales et européennes pour la valorisation du statut d’artiste plasticien.

Comment vous procurer le Livre blanc de la Convention européenne des arts visuels ?
-Consultez en ligne ou  téléchargez la version intégrale du Livre Blanc sur : www.conventioneuropeennedesartsvisuels.eu/europe.

Retrouvez l’intégralité des débats, communications, interviews, etc. sur le site de La Convention Européenne des Arts Visuels : http://www.conventioneuropeennedesartsvisuels.eu

Début 2005, Philippe Desquenne, Patrick Bouchaud et François de Verdière, avec le Bureau de la MDA, se posaient la question de pouvoir comparer les régimes sociaux des artistes en Europe pour être capables de déterminer si d’éventuels projets de l’Union Européenne pouvaient toucher les artistes plasticiens et dans quelles mesures?

Les premiers contacts avec les différentes administrations et Ministères en France mais aussi avec l’UNESCO montraient que le sujet était intéressant mais que les données étaient souvent parcellaires et incomplètes. Les contacts développés en parallèle avec nos collègues Européens montraient aussi de l’intérêt. Le projet s’est donc constitué autour de la description et de l’analyse des systèmes sociaux des Artistes Plasticiens en Europe de façon de façon à pouvoir les comparer et en tirer chacun le meilleur.
Le projet s’est transformé progressivement pour plusieurs raisons :

  • La vision corporatiste que nos interlocuteurs pouvaient discerner dans le projet initial a donné place à une plus grande ouverture, parce que nous avons montré que les métiers n’ont plus les mêmes barrières entre eux, aujourd’hui
  • l’échec français de la Constitution Européenne a montré que les acteurs de terrain doivent être les artisans prioritaires de leurs environnements sociaux
  • depuis six mois, le débat sur l’art contemporain et les Arts Plastiques en France s’est trouvé pris en main par les artistes eux-mêmes et pose la question essentielle des politiques culturelles dans la défense de la diversité et le soutien à la création, et le refus de l’académisme d’état tel qu’il est administré en France au détriment de 98% des artistes
  • l’analyse des systèmes sociaux de certains de nos collègues nous ont montré des systèmes souvent très différents du nôtre. Par exemple certains pays ont mis en place des programmes d’aides à la création respectant la diversité et très vigoureux et en contre partie l’usage de systèmes sociaux courants s’appliquant aussi aux artistes.

Ainsi le projet de Convention Européenne des Artistes a vu ses enjeux, ses objectifs et son contenu dépasser largement le périmètre de départ.
Aujourd’hui dans un monde qui a du mal à trouver ses repères, les Arts Plastiques sont une expression qui « passe » au dessus des langues. Depuis le Moyen Age de façon régulière et auparavant déjà ponctuellement, les artistes ont été les artisans des liens culturels et économiques entre les pays, leurs gouvernants et les premiers acteurs des échanges en Europe tout particulièrement.
L’impact de la Renaissance en Europe, trouve sa source dans des échanges d’artistes, d’oeuvres, d’écoles et d’ateliers. Aujourd’hui les artistes plasticiens doivent retrouver ce rôle pour donner du sens à l’Europe des administrations et des marchands.
L’enjeu majeur de cette Convention c’est la diversité !
En effet les systèmes sociaux ne sont qu’un des socles liés aux autres (le marché, la formation, les aides à la création,…) qui définissent la cadre dans lequel les artistes vivent et se développent. Je voudrais l’illustrer par quelques exemples:

  • On peut avoir des systèmes sociaux qui semblent « intéressants » comme en France, en les comparant aux autres, mais si cotiser faiblement sur ses revenus s’applique à des revenus tellement faibles que on ne peut vivre avec, le bénéfice résultant pour la création est très faible
  • On peut avoir des administrations qui ont des budgets pour acheter des oeuvres sur fonds public pour aider la création française, mais si ces budgets ne nourrissent que les quelques uns qui se tiennent depuis des années « sous le robinet », on ne développe pas la diversité de la création
  • Si le marché « privé » est tellement marginal que les galeries disparaissent les unes après les autres et que pour reprendre un de nos collègues qui était interviewé récemment «  celles qui restent ne s’intéressent qu’aux morts!! », alors on doit réfléchir au sens large aux mesures et programmes qui peuvent jouer sur nos métiers.
  • Si notre Ministre de la Culture confonds le « marché de l’art » en général avec sous-segment de marché des grandes foires prestigieuses de l’art dans le monde qui véhicule, les noms et les marques comme des parfums, des fringues et les peoples on peut être inquiet !

L’enjeu des analyses et des comparaisons initiés par cette Convention c’est la possibilité de travailler sur la condition sociale des artistes en Europe, en ayant en objectif la défense vraie de la diversité culturelles.
Le deuxième aspect de cet Convention c’est bien sur de regarder autour de nous dans les autres pays de L’Europe. Mais la dimension est plus large. En effet les nouveaux entrants européens ne sont pas dans les mêmes conditions que nous et ils regardent beaucoup ce que les « vieux » européens peuvent faire changer chez eux.
Nous avons également à prendre en compte comme participants observateurs de la Convention les pays qui sont aux marches de l’Europe. Nos collègues qui ne sont pas à ce jour membres de l’Union Européenne et que nous avons rencontrés à l’AIAP par exemple à Berlin où à Paris sont en attente et nous devons les aider à participer. Et puis il faut aussi regarder du coté de la Méditerranée pour deux raisons : les pays qui ont eu une histoire commune avec nous, ont en général des systèmes proches et leur intérêt rejoint les nôtres. Les autres ont tous tissés des liens culturels historiques et les artistes européens se doivent de leur faire une place dans la Convention.
Enfin nos liens avec les associations nationales d’artistes non européens vont nous permettre d’associer comme observateurs les représentants des associations internationales qui sont nos partenaires au sein de l’IAA (AIAP). L’UNESCO avec nous travaillons étroitement sur la préparation et les résultats intermédiaires tient beaucoup à cette intégration.
A l’issue de la Convention a été publié un Livre Blanc qui résumere analyses et propositions.
En résumé le projet de Convention c’est le contraire d’un projet corporatiste. C’est surtout un projet de défense de la diversité et de la création culturelle pour les artistes en Europe et en France. Son objectif et ses enjeux en font un point incontournable du débat sur l’Art et les artistes en France et en Europe.

Jean-Marc BOURGEOIS
François De VERDIERE 

 

 

 

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